Le Paris des Merveilles de Pierre Pevel
Publié en poche chez Folio SF

 

Dans ce cycle uchronique qui comporte (pour l'heure?) 3 tomes, Pierre Pevel ressuscite le Paris de la Belle Epoque avec une jubilation contagieuse. Le Paris haussmanien prend vie sous les yeux d'un lecteur enchanté, d'autant plus qu'il apprend que la Tour Eiffel, symbole parmi les symboles, est constituée d'un bois blanc argenté venu d'OutreMonde et que, si l'on écoute bien, elle chante. Réalité et merveilleux s'entremêlent à la plus grande joie des rêveurs. Car dans le Paris de Pevel, se côtoient personnages réels, historiques ou fictionnels (Mélies, Arsène Lupin, les Brigades du Tigre...) et êtres fantastiques. Depuis la Renaissance, les Fées, qui dominent les espèces merveilleuses depuis leur royaume d'Ambremer, ont en effet révélé l'existence de l'OutreMonde et entretiennent des relations diplomatiques avec les Humains. Une terrible guerre les a opposées aux dragons, la famille royale est déchirée et les opposants, dont la soeur aînée de la reine Méliane, Lyssandre surnommée la Reine Noire, ne cessent de comploter.

Jeune lieutenant au chevau-légers du roi sous la Régence, libertin et érudit, Denizart Hippolyte Griffont est au début du XXe siècle, un mage respecté, deuxième membre historique du cercle Cyan, épris d'indépendance mais aussi follement d'une certaine baronne, Isabel de Saint-Gil, une aventurière intrépide, mi-espionne, mi-voleuse, qu'il a épousée mais dont il vit séparé, les deux caractères impétueux peinant à vivre ensemble. Leur vie de couple mouvementée est faite de séparations et de retrouvailles d'une égale ardeur au grand dam de leurs proches. Mais ensemble, il faut admettre qu'ils forment un duo n'ayant rien à envier ni à Arsène Lupin, ni à Mata Hari.

A leur suite, Pierre Pevel nous fait traverser les époques et les intrigues. Suspense et action tiennent le lecteur en haleine. On en vient même à oublier la magie tant on a l'impression de lire une enquête policière. Et on pardonne rapidement les descriptions répétitives sur la beauté de certains personnages (Griffont, Isabel, Cécile de Brescieux ou encore l'inspecteur Farroux) tant les reconstitutions de scènes, d'époques ou de cadres sont suffisamment détaillées pour laisser l'imagination galoper. Un cycle captivant qui ne manque pas de laisser le lecteur frustré même si les histoires sont achevées. Encore!

 

 

Retour à l'accueil