grossman2.jpgAfin d'entretenir mon anglais, une amie m'a offert en version originale un roman de l'Américain Lev Grossman intitulé The Magicians. Je l'avoue, le vocabulaire m'a posé quelques difficultés (il faut dire que l'auteur a obtenu des diplômes en littérature comparée à Yale et Harvard, ça vous place un peu le niveau!)

 

 

The Magicians rentre plutôt dans la catégorie de la Dark Fantasy et ressemble sur la fin au Monde de Narnia de Lewis en plus trash. Il est divisé en deux livres. Dans le premier, on fait connaissance avec notre héros, Quentin. C'est un élève de terminale, un peu renfermé qui n'a que deux amis, James et Julia. Bien sûr, il est secrètement amoureux de Julia qui sort avec James et il se débat entre la jalousie et l'admiration qu'il a pour ce dernier. Bref, une vie d'ado normale qui bascule brutalement. Alors qu'il poursuit un papier envolé, il se retrouve dans une salle d'examen à passer des épreuves plus étranges les unes que les autres. Après l'écrit, les oraux s'avèrent encore plus farfelus et à la fin de cette folle journée, il apprend qu'il est reçu à la très sélective école de magie de Brakebills. Entre l'ombre de James et la lumière d'être quelqu'un de spécial, Quentin hésite peu et le voilà étudiant dans cet établissment très secret.


L'apprentissage de la magie se révèle bien plus technique et moins inné que ce que l'on voit dans les films. Mais Quentin trouve sa place dans cet univers, saute la première année et, à défaut de présenter un domaine de compétences très défini, est accueilli dans le club très élitiste des "Physical kids". Entre les cours, ils vivent entre eux dans un cottage, philosophant en vidant des bouteilles. Une vie assez passive, à la limite de l'ennui. En dehors de l'irruption meurtrière d'un être venu d'un monde parrallèle, une compétition sportive et l'épreuve finale, il ne se passe rien de très excitant à Brakebills et on s'ennuie autant qu'eux.


Le Livre II commence après leur diplôme. Quentin vit en couple à New York avec l'une des Physical Kids, Alice et passe son temps avec un autre membre du club, Eliot, qui partage un appartement avec Janet et Josh. Il n'ont aucun lien avec la vie humaine, n'ont pas besoin de travailler, le monde magique pourvoit à tous leurs besoins. Seule Alice continue à étudier la magie. Les autres trompent l'ennui dans l'alcool et la drogue, sans envie, sans but. Jusqu'au jour où un autre ancien élève leur propose une quête. Il a trouvé l'accès à Fillory, un monde magique décrit dans un livre qui hante Quentin depuis l'enfance. Un petit garçon y a disparu et ils vont tenter de le retrouver.


Là, enfin, le récit s'anime un peu. Ils vont sortir de leur léthargie et se lancer dans l'aventure. Mais c'est un monde parallèle peu idyllique qui les attend, peuplé de créatures fantastiques, où les saisons sont anarchiques, où sonne l'horloge de la terrifiante Watcherwoman, où les animaux parlent et où les traîtres sont légion. Bref, un petit air de Narnia, non? Quentin et les autres livreront une terrible bataille contre une vieille connaissance dont l'issue sera inévitablement dramatique...


En résumé : un livre où l'on alterne entre l'ennui le plus profond et l'impossibilité de le lâcher. Curieux mélange. Gossman y dépeint une adolescence caricaturale, entre spleen et substances illicites. Bref, un thème très éloigné de la fantasy classique où on trouve des adolescents plus proches de l'enfant, qui font leur apprentissage auprès d'adultes véhiculant des valeurs telle que l'honneur, le courage, la loyauté... Vous l'aurez compris. C'est loin d'être un coup de coeur.

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